Nom
La sourate tire son nom du mot al-Kafiroun cité dans le premier verset.
Thème et sujets abordés
Si la sourate est lue avec ce contexte à l’esprit, on comprend alors qu’elle a été révélée non pas pour prêcher la tolérance religieuse comme nombreux semblent le penser aujourd’hui ; mais afin d’exonérer les musulmans de la religion des mécréants, de leurs rites d’adoration et de leurs dieux ; afin d’exprimer leur dégoût total et leur insouciance vis à vis d’eux ; et afin de leur dire que l’Islam et le kufr (la mécréance) n’avaient rien en commun et qu’il était impossible de les combiner et de les mélanger en une entité. Bien qu’au début, elle s’adressait aux Qouraish mécréants en réponse à leurs propositions de compromis, elle ne se limite pourtant pas à eux seuls. Faisant partie du Coran, cette sourate inculque aux musulmans l’enseignement éternel d’Allâh selon lequel ils doivent s’affranchir à travers leurs mots et leurs actions des principes du kufr ,et ce quels que soient l’endroit et la forme. Ils doivent déclarer sans aucune réserve qu’ils ne peuvent faire aucun compromis avec les mécréants en matière de foi. C’est pourquoi cette sourate a continué à être récitée après la mort et l’oubli des gens auxquels elle était adressée comme une réplique ; les musulmans croyants au moment de sa révélation continuèrent à la réciter, et les musulmans la récitent encore des siècles après leur disparition, car l’expression de dégoût et la dissociation du kufr et de ses rites est une exigence perpétuelle de la Foi.
En ce qui concerne l’estime en laquelle le Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) tenait cette sourate, on peut en juger par les quelques hadiths suivants :
Notre maître `Abdullâh ibn `Umar (puisse Allah être satisfait de lui) a rapporté qu’à plusieurs reprises, il entendit le Saint Prophète réciter la sourate "Qul yâ ayyuha-l-kâfirûn" (la présente sourate) et "Qul huwa Allâhu ahad" (sourate 112) dans les deux rak`ahs précédant la prière prescrite de Fajr et dans les deux rak`ahs suivant la prière precsrite de Maghrib. Plusieurs traditions sur ce sujet avec une petite variation dans la formulation ont été narrées par les Imâms Ahmad, At-Tirmidhî, An-Nasâ’î, Ibn Mâjah, Ibn Hibbân, Ibn Mardaweih selon Ibn `Umar.
Notre maître Khabbâb dit : " Le Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) me dit : " Quand tu t’allonges dans ton lit avant de dormir, récite "Qul yâ ayyuha-l-Kâfirûn. ", et c’était justement l’habitude du Prophète ; quand il s’allongeait pour dormir de réciter cette sourate. "( Al-Bazzâr, At-Tabarânî, Ibn Mardaweih)
Selon Ibn `Abbâs, le Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) disait aux gens : " Voulez-vous que je vous dise une parole qui vous protégera du polythéisme ? Il suffit de réciter "Qul yâ ayyuha-l-Kâfirûn" quand vous vous apprêtez à dormir. "(Abû Ya`lâ, At-Tabarânî) Notre maître Anas dit que le Saint Prophète dit à notre maître Mu`âdh Ibn Jabal : " Récite Qul yâ ayyuha-l-Kâfirûn au moment d’aller dormir, car c’est une immunité contre le polythéisme. " (Al-Bayhaqî dans Ash-Shu`ab)
Fardah bin Nawfal et `Abd Ar-Rahmân Ibn Nawfal ont tout deux déclaré que leur père Nawfal Ibn Mu`âwiyah Al-Ashja`î, dit au Saint Prophète (paix et bénédictions d’Allâh sur lui) : " Enseigne-moi quelque chose que je puisse réciter en me couchant. " Le Saint Prophète répondit : " Récite "Qul yâ ayyuha-l-Kafiroun" jusqu’à la fin et puis dors, car c’est une immunité contre le polythéisme. " (Musnad Ahmad, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, An-Nasâ’î, Ibn Abî Shaybah, Al-Hâkim, Ibn Mardaweih, Al-Bayhaqî dans Ash-Shu`ab). Notre maître Jabalah Ibn Hârithah, le frère de notre maître Sa`îd Ibn Hârithah avait fait une requête similaire au Saint Prophète et il lui donna la même réponse. Musnad Ahmad, At-Tabarânî)