D'après al-Bara (P.A.a) : "Puis le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) arriva. Je n'avais jamais vu les habitants de Médine aussi contents. Même les enfants n'avaient plus qu'un seul mot à la bouche : voici venir le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui)" (al-Boukhari, 4560).
Tout Ansâr espérait recevoir le Prophète chez lui. Ils interrompirent à plusieurs reprises le cours de sa monture. Et le Prophète leur répondit par ces termes: "laissez-la, elle est ordonnée". La chamelle poursuivit son cours jusqu'à s'arrêter dans une cours devant la maison de Abou Ayyoûb.
Abou Ayyoûb s'en réjouit à l'extrême. Il ses précipita à accueillir le Prophète; emporta ses effets personnels comme s'il portait les trésors de la terre et il se lança vers sa maison.
Celle si se composait de deux étages, le Prophète en choisit le plus bas pour être accessible à ses Compagnons. Mais Abou Ayyoûb ne put supporter d'être au-dessus du Prophète et lui fit part de son souci. Après plusieurs épisodes qui montrant à quel point celui-ci respectait le Prophète et l'aimait, il parvint à le convaincre de monter au premier étage.
Le Prophète resta chez Abou Ayyoûb pour quelque mois jusqu'à ce furent bâties sa mosquée et les chambres d'alentours.
Quand les musulmans de Médine apprirent que le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) avait quitté la Mecque, ils se rendirent chaque matin à la Harra et l'attendaient jusqu'au moment de l'intensité de la chaleur de la journée puis ils rentraient chez eux. Un jour ils rentraient après une longue attente quand, arrivés chez eux, ils furent alertés par un juif qui était monté sur une forteresse pour chercher une affaire. Car il aperçut le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) et ses compagnons tout de blanc vêtus et il ne put s'empêcher de crier à tue-tête : « ô peuple arabe ! Voici votre chance que vous attendiez ». Les musulmans se saisirent de leurs armes et allèrent accueillir le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) à l'entrée de la Harra… Il s'orienta avec eux vers la droite et s'installa dans le campement des Bani Amr ibn Awf au cours d'un lundi du mois de Rabï al- awwal .. ; Abou Bakr se mit debout devant les gens tandis que le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) restait assis .. Quand les rayons du soleil atteignirent le Messager (bénédiction et salut soient sur lui) Abou Bakr étendit son pagne pour l'en protéger et s'est alors que les gens reconnurent le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui). Celui-ci resta au sein des Bani Amr ibn Awf un peu plus de dix nuits et fonda la première mosquée bâtie sur une base de piété et y effectua une prière. Et puis, il se réinstalla sur sa monture et les gens marchèrent à ses côtés jusqu'à ce que sa chamelle se couchât à l'emplacement de son (actuelle) mosquée à Médine. Des musulmans l'utilisaient comme lieu de prière, mais, auparavant, le terrain avait appartenu à Sahl et Souhayl qui y exposaient des dattes à sécher. Ces deux garçons étaient des orphelins pris en charge par As'ad Ibn Zouara… Quand la chamelle se coucha, le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) dit : « C'est ici le campement, s'il plaît à Allah ». Et puis il fit convoquer les garçons et leur demanda de lui vendre le terrain. Et ils lui dirent : « non. Nous vous l'offrons, ô messager d'Allah ! » Celui-ci refusa de l'accepter comme un cadeau ; il l'acheta et se mit à y construire sa mosquée. Il portait des briques comme les autres et disait :
Cette charge n'est pas comme celle de Khaybar
C'est bien meilleur et plus pur, ô notre Maître !
Il disait aussi :
Mon Seigneur ! La vraie récompense est celle de l'Au-delà
Accorde Ta miséricorde aux Ansar et aux immigré.
Il paraphrasait un poète musulman dont l'identité ne m'a pas été révélée… Ibn Shihab poursuit : aucun autre hadith ne nous apprend que le Messager d'Allah (bénédiction et salut soient sur lui) ait cité un vers autre que celui-là » (rapporté par al-Boukhari, 3906).